Mon jardin à lui seul est immense bouquet
Qui se pare au printemps de milliers de fleurettes
Pour vêtir de bonheur cet éternel coquet !
Narcisses guillerets en fraîches collerettes,
Condamnés par Echo mais au cœur de dandy,
Offrent leur célibat pour d'autres amourettes.
Primevères rêvant de tissu d'organdi,
Se réchauffent enfin exhibant leurs ombelles
Sous un rai de soleil servant de bigoudi.
Toujours au garde-à-vous ne semblent pas rebelles,
Les tulipes aussi, pour hisser les couleurs,
Aiment à nous montrer que leurs jupes sont belles.
De la fin de l'hiver aux premières chaleurs,
Les jacinthes sourient exhalant leur fragrance,
Oubliant des frimas les cuisantes douleurs.
Majestueux arums soignent leur apparence,
Fiancés du beau temps, n'ont guère de pudeur
En montrant leur envie avec prépondérance,
Espèrent ma cisaille en leur grande candeur !
Annie