L'or des ajoncs resplendit de mille feux
bien avant que le printemps n’arrive ...
Dans tous les buissons qui entourent les champs du bocage
leurs fleurs embaument l'air d'un parfum de miel,
et les oiseaux s'y cachent bien protégés par leurs piquants,
Sous forme de fagots, les ajoncs ont jadis chauffé les fours à pain,
et broyés, servi de fourrage aux vaches et aux chevaux ...
En Bretagne, comme en Vendée, ils sont merveilles !

Et voici maintenant la légende des ajoncs
qui m’a été racontée, par Marie Minoza
Clotaire, un des fils de Clovis, avait épousé, en cinquième noce,
Radegonde de Thuringe, en l’an 531.
La reine préféra très vite entrer en religion,
plutôt que de rester à la cour de Clotaire.
Elle partit, avec quelques dames de cour, en direction de Poitiers.
Mais le roi Clotaire, ne voyant pas cette affaire
sous le même angle que Radegonde, se mit à sa poursuite.
Une chasse s’engagea ce qui amusa considérablement le diable,
qui pour donner du piment à cette traque, envoya à Clotaire, une pie
qui était chargée de rapporter au roi tous les faits et gestes des fuyardes.
Bientôt Radegonde et sa suite furent prises au piège dans la forêt
de Scévolles au sud de Loudun.
Se voyant cernées, les fugitives se cachèrent derrière des ajoncs,
qui se mirent à fleurir comme par enchantement, devant le roi Clotaire.
Celui-ci compris tout de suite que ce phénomène relevait du prodige
et abandonna ses prétentions sur Radegonde.
La Reine put se diriger sur Poitiers pour y fonder l’abbaye de Sainte Croix,
le premier couvent destiné aux femmes.
Tout sembla se terminer pour le mieux pour tout le monde,
et notre future Sainte Radegonde ...
Source :
Légendaire de la Vienne de R. MINEAU et L. RACINOUX.1978.